Qui dit mixtape événementielle dit promo événementielle et voilà maintenant plus de deux mois que le rollout de BDLM Vol. 1 a débuté et qu’il se démarque par une créativité et une fédération toute particulière pour le plus grand plaisir des fans de rap et de mélo. Pour l’occasion, on vous propose de vivre ou de revivre les temps forts de cet effeuillage, histoire de tout se remettre en tête et découvrir le projet dans les meilleures conditions. On comprend qu’avec BDLM Vol. 1, Tiakola souhaite s’inscrire comme étant le moteur d’une nouvelle ère musicale plus fédératrice pour toute une génération de nouveaux talents. Tiakola dévoilera un peu plus sa volonté en expliquant qu’il a pour objectif de faire “avancer la musique” et de “fédérer” : “Je suis issu d’une famille nombreuse donc j’ai toujours vécu dans le partage. Si j’ai une étoile, mon étoile, je la partage. Si je fais un projet qui rassemble c’est parce que je suis comme ça. Je fais aussi ça pour améliorer notre musique.” BDLM Vol. 1 est un projet événementiel de 17 titres dans lesquels on retrouvera notamment Hamza, SDM, Niska, Genezio, Rsko, La Mano 1.9, Zed, Monsieur Nov, Ronisia, Jolagreen23, Merveille, Sonny Rave, JEY BROWNIE, Cheu-B, Saaro, Oskoow, Prototype, Ryflo, RnBoi, Liim’s ou encore H.K Rien que ça !

Cet album montre l'évolution de l'artiste. Des textes plus introspectifs tout en gardant sa recette fétiche qu'il a pu peaufiner tout au long du cheminement de sa carrière : des punchlines tout aussi tranchantes que ses flows, sur des prods douces qui contrastent avec la gravité de sa voix. Faux Départs est l’accomplissement d’un travail ardu effectué par Robdbloc pour devenir plus fort que jamais.

Dans OG SAN II, Deen Burbigo se dit qu’il aurait aimé une carrière en pipeline, pourtant ce n’est pas l’empilement des tubes mais plutôt la continuité d’une construction morceau par morceau, au fil des années, qui donne à son travail une ampleur. Depuis les rap contenders datant d’une douzaine d’années, le rappeur n’a eu de cesse d’affiner son apprentissage de la technique et du lyrisme caché par endroits dans des lyrics minutieusement hachés. Cet EP dit tout cela, récolte le magma brûlant d’un « volcan en sommeil » (DES LITRES & DES VOLTS) dans des versets teintés par son parcours. OG SAN II parle autant de son évolution personnelle que du bénéfice de l’ancienneté couplée à la jeunesse actuelle du rap français. Le titre DOMAINE en featuring avec Limsa d’Aulnay est un bon exemple de ce mix conscient des générations : s’y propage un flow discrètement mélodieux, sans devenir esclave du rythme et sans s’affranchir de l’allégeance à l’écriture rap. Et d’ajouter « certaines idées ont pourri, certaines ont maturé » (RECOMMANDE), d’où l’importance de la valeur du temps et du travail, quand on sait la difficulté inhérente à la langue française, qu’il s’agisse de sa musicalité ou de son versant littéraire. Enrobé d’allitérations et d’assonances, le fond ne perd pour autant pas en substance et tend vers l’équilibre. Deen Burbigo mêle savoir-faire et savoirs. Il en parlait récemment à Mehdi Maïzi, évoquant sa grand-mère comme « une vraie bibliothèque » et son bagage universitaire, et pose çà et là quelques sujets d’actualité, sans s’acquitter des codes d’un rap ancestral. Autour se dessinent des contours nippons, par la symbolique de l’ojisan, et la volonté d’embrasser une philosophie de la longévité. Bien qu’il avoue “être resté con” (sur le morceau DOMAINE), des rimes comme celles d’OKINAWA posées sur un sample soul promettent de belles aurores sur son chemin. Comme une pause plus douce, ce morceau allège au passage le beat omniprésent et rappelle l’éclectisme du rappeur, qu’on entendait bien dans son projet Cercle Vertueux (2020).

Après avoir poursuivi les saisons en musique, avec un EP Chapitre Automne, Hiver, puis Printemps, Veust continue sa carrière avec un nouveau projet intitulé Ce bon vieux veuveu ! Avec plus de 15 ans de rap dans les jambes, Veust continue une carrière déjà bien fleurie de projets, et de featurings en tout genre ! Toujours aussi proche d’Infinit, Veust devrait être plus régulier afin d’exposer son fort potentiel aux yeux d’un public amateur de rap authentique, comme il nous le propose ! Invité sur le projet d’Infinit’, on a également pu retrouver Veust sur le projet commun entre Just Music Beats et Akhenaton, ainsi que sur l’un des projets les plus chauds de 2020, la Don Dada Mixtape. Bref, vous l’aurez compris, le talent de Veust n’est plus à prouver, et celui qui a une voix si reconnaissable, et aux multiples références continue de nous faire kiffer ! Nous offrant un album intitulé Alley Oop, sur lequel Ratu$, MV, Siloh et Alpha Wann étaient conviés, le rappeur en a fait une promo efficace, à l’aide de quelques visuels notamment. Passant à la suite, Veust s’allie, à Alpha Wann, pour une nouvelle collaboration réussie !

Alors que l’heure et le lieu du rendez-vous ont été décidés en amont par la maison de disque de Timal, c’est bien l’artiste et son ami Samy, qui manage la carrière du rappeur, qui nous accueillent. Souriants, solaires et curieux, les deux frères d’armes mènent la discussion jusqu’à l’intérieur des locaux, hissés dans une arrière-cour adjacente du 11ᵉ arrondissement de Paris. "Il n’a pas changé, il est très humble" racontent-ils. Pourtant, les chiffres qu’ont réalisés ses précédents projets auraient pu lui monter à la tête. Car personne n’est réellement préparé à être certifié disques d’or, de platine et de diamant. Ni même à être reconnu dans la rue et à voir sa vie privée exposée sur les réseaux sociaux.

Le célèbre rappeur sevranais Maes est de retour avec un nouvel album intitulé Omerta. Sorti le 10 mars, ce projet succède à son dernier album Réelle vie 3.0. Avec la collaboration de grands noms du rap français tels que Gims, Niska, Gazo, Koba LaD, Morad et Kayna Samet, l’album promet d’être un succès. Malgré un conflit avec Aquababe et des tensions avec Booba, Maes a réussi à susciter l’attente des fans avant la sortie de l’album. Aquababe a, en effet, fait fuiter la tracklist de l’album dans le but de perturber le plan de communication de Maes. Bien que les deux artistes aient finalement fait la paix, l’album a également été la source de tensions entre Maes et Booba. Ce dernier a considéré la présence de Niska et Kayna Samet sur l’album comme une trahison et les échanges verbaux entre les deux rappeurs ont repris. Malgré ces conflits, Maes a réussi à surprendre ses fans en dévoilant quelques heures avant la sortie de l’album un clip de sa collaboration avec Gims. Malembe est un mélange les sonorités africaines et françaises. Le clip a été tourné au Sénégal.

Si le rap est une passion forte, on sent que l’industrie l’est moins aux yeux de Rimkus : dans son premier album qui vient de sortir, qui s’appelle Fracturé, il y a un morceau hors du commun, dans le sens où l’on entend très rarement ce genre de paroles et de flow : il s’appelle Tout est faux, c’est une belle illustration de son état d’esprit et de son album. On y on trouve des trésors comme le feat avec Ninho qui s’appelle Danger, mais aussi des feats avec ZKR, Maes, Mac Tyer, Lacrim ou encore Werenoi. Dans cette interview, on se demande si l’on peut être heureux en étant célèbre, on parle du parcours du combattant des artistes en développement, on revient aussi sur ses punchlines comme 'Le mouvement Hip Hop je m’en bats les couilles'.

Dans leur dernier album, Ademo et N.O.S subliment le temps écoulé depuis Dans la légende. Retour sur Deux frères, où les deux rappeurs régulent leur horloge interne à la perfection. Il y a une certaine ironie à entendre Ademo chanter « bats les couilles d’l’Himalaya, bats les couilles j’vise plus l’sommet » dès le début de « Au DD », perché au second étage de la tour Eiffel. Comme chaque clip de PNL, celui de « Au DD » a été un événement, tout à la fois exercice de communication bien mené et nouvelle barre symbolique dépassée par le duo des Tarterêts. Le télescopage d’un point de distribution de shit dans un pilier de la fameuse tour de fer flatte l’oeil, mais détourne l’oreille et cache l’essentiel : quelque chose a en effet changé chez PNL. Placé dans le contexte de Deux frères, cette ouverture d’Ademo sur « Au DD », première piste de l’album, donne une parfaite indication de cette inflexion dans la trajectoire du duo. Ademo et N.O.S. étaient lancés en orbite depuis leur succès fulgurant avec la première trilogie QLF / Le Monde chico / Dans la légende. Mais à l’écoute de Deux frères, on perçoit que le centre de gravité des deux astéroïdes a changé. « J’ai envie d’rentrer à la maison », chante avec mélancolie N.O.S. sur « Autre monde », avant d’ajouter « le chemin n’est plus l’même maintenant qu’on a le monde ». Régulièrement sur ce quatrième disque, lui et son frère donnent l’impression d’être revenus de ce tutoiement des sommets, comme s’ils avaient changé d’itinéraire en cours de route.

La connexion paraît au début surprenante, mais on est rapidement conquis, Les deux rappeurs font des passe-passe où l’on n’arrive presque plus à les distinguer l’un de l’autre. Le titre se termine sur un solo de saxophone absolument magnifique, interprété par… le père de Jazzy Bazz ! Bref, un vrai bonheur pour les oreilles. Le projet se conclut avec Destinée, qui se révèle être un excellent dernier morceau. On y retrouve un flow technique, une instru jazzy (tout en nous faisant penser à A Lot de 21 Savage), des paroles travaillées… Bref, tout ce qui démarque Jazzy Bazz dans le rap français !